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La THP (Tetra-Hydro-Papaveroline)

Attention ! Je marche sur des oeufs !

La THP pourrait expliquer notre addiction involontaire à l'alcool. Pour faire simple: l'alcool détruirait progressivement les molécules naturelles du plaisir, les endorphines, qui seraient alors remplacées par la THP produite par notre cerveau qui a besoin d'un apport extérieur, l'alcool, pour cette production.

Lorsqu'on arrête de boire, le cerveau recrée des endorphines et se débarrasserait de la THP, de manière progressive pendant environ 13 semaines ou 3 mois. Mais le mécanisme de production de la THP (ou la THP elle-même) resterait présent(e). D'où le fait que si on se remet à la picole, le cerveau relancerait la fabrication de THP.

Mais attention ! Malgré les recherches effectuées ici là et ailleurs, je n'ai rien trouvé de sérieux, à part un pdf co-rédigé par Bruno PEREZ, directeur d'un centre de cure en France, le C.A.L.M.E, car toutes les pages googlées font références à des blogs, des forums qui se recitent parmi, mais qui ne reposent sur aucun article scientifique ou médical.

Il n'en demeure pas moins que le mécanisme lié à la THP pourrait expliquer une rechute après quelques gorgées (et autres plaisirs minuscules) même bues après plusieurs années d'abstince.

Le document dont je parle est ici: http://bit.ly/1nd3CKh

Si tout le texte qui suit est écrit au présent, il est à comprendre au conditionnel et à prendre avec des pincettes, faute de preuves scientifiques avérées.

Dans un premier temps, lorsque l'on boit, il se crée au début une sensation de bien-être, de relaxation, de détente, etc. qui favorise la production et l’action des endorphines.

Les endorphines sont des récepteurs opiacés qui provoquent des sensations de plaisir. Par exemple, nous les développons en faisant l'amour, du jogging, etc.

C’est l’effet réversible de l’alcoolisation. C’est la consommation agréable, courante et connue de la plupart des gens. A ce stade, on se sent mieux après une consommation légère: on a tendance à voir la vie en rose.

Dans un deuxième temps, la présence de l'alcool dans le cerveau va déclencher, en supplément, par l’intermédiaire de la dopamine, une synthèse de substances morphinoïdes dont l’effet va s’ajouter à celui des endorphines.

L’organisme se met à fabriquer sa propre morphine.

Sous l’effet de l’alcool, à ce stade, l’individu se sent fort confiant. Il est dans une réalité débarrassée de la peur, dans son monde, son univers, ses fantasmes, ses rêves.

Dans un troisième temps, par un système de dégradation et de recombinaison à d’autres substances, la dopamine donne naissance à une endorphine plus performante et plus abondante: la THP ou tétrahydropapavéroline qui se substitue complètement aux endorphines,

La THP est la substance mère de la morphine. On la trouve dans la tête du pavot. Elle se transforme en morphine base dans le milieu intérieur. Elle prend la place des endorphines naturelles qui, progressivement, ne sont plus produites.

La THP étant produite uniquement par la consommation d'alcool, il va devenir indispensable d'en boire. C'est la seule solution qui reste: le buveur est contraint d'avoir recours à l’alcool. Sans alcool et donc sans THP créée par la consommation, l'alcoolique se sent stressé, angoissé, tout ou presque lui fait peur, il devient paranoïaque, mythomane, mégalomane, etc.

L'alcoolique est en manque. Il / elle n'a pas envie d'alcool, mais son corps en a besoin. Il a besoin de cette dose d'alcool qui va créer la THP pour remplacer les endorphines.

Le buveur devient alors un toxicomane: les autres plaisirs ne comptent plus et, en raison de la destruction des cellules, il faut de plus en plus d’alcool pour arriver au même effet. C’est une véritable aliénation et, en fin de parcours, l’alcoolique ne peut plus faire autrement que boire.

Autrement dit, la fabrication de THP bloque le développement normal des endorphines et l’individu est obligé de s’approvisionner à l’extérieur. C’est la période d’alcoolisme confirmé, avec dépendance et aliénation.

La fabrication de THP intervient en moyenne chez un buveur sur dix. On ne connaît pas encore exactement les causes de ce phénomène.

S’il essaye d’arrêter, il échoue et cela entraîne un sentiment de culpabilité. Il s’isole, se fait mal. Il n’a même plus de plaisir et ressent les effets destructeurs de l’alcool. Mais le besoin d'alcool demeure.

Car si l'alcool est une excellent anxyolitique, il est également un puissant anxiogène: si en consommer peut détendre, en manquer peut provoquer des angoisses.

Pour s'en sortir, il convient d'abord de réparer les dégâts causés par l'alcool au niveau chimique.

Et c'est là que commence la prise en charge médicale.

La disparition de la THP et son remplacement progressif par les endorphines durerait environ 3 mois.

Toutefois il faut savoir qu’un ancien buveur NE PEUT JAMAIS REBOIRE DE L'ALCOOL car la dépendance renaît immédiatement.

Ce qu'on appelle l'usine à THP demeure et consommer lors d'une occasion unique, un verre ou une bouteille que ce soit de la bière à 5° ou de la vodka à 60°, revient à relancer la chaudière.

Imaginons que pour une raison ou une autre vous buviez X verres de bibine. Peu importe laquelle. Le lendemain vous vous direz sans doute: "Oah ! Ça va, j'ai géré hier soir ! Ch'uis pas alcoolo moi ! Allez zoup, coupette ce soir ! Et après ce sera un ou deux verres de ce Nuit-Saint-Georges 1962, ouuuh ! Un vrai Nectar..." Et ainsi de suite le surlendemain...

A noter que le processus de fabrication de THP se relancerait en 3 jours alors qu'il a fallu 3 mois pour que nos bonnes veilles doses de morphine naturelle, celle du plaisir, reviennent.

A titre d'exemple, après 6 ans d'abstinence, Hervé Chabalier directeur de l'agence CAPA et auteur du livre "Le Dernier pour la Route", s'est octroyé un ou deux verres de rouge.

Une semaine plus tard, il éclusait sa bouteille de vodka quotidienne.

Tiens, comme moi !