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Le monsieur ci dessus fera partie des incontournables si tu veux t'en sortir.

Le monsieur ci dessus fera partie des incontournables si tu veux t'en sortir.

Je résume:

1. TU as pris conscience de ta consommation excessive.
2. TU veux arrêter.

SI CE N'EST PAS LE CAS, TU T'ARRÊTES ICI ET TU VAS JOUER AILLEURS, OK ? EN TOUS CAS, CE N'EST PAS LA PEINE DE LIRE LA SUITE.

Mais si tu te poses la question, c'est que tu réalises qu'il y a un problème avec l'alcool et que tu penses être dépendant ou que tu l'es déjà tout simplement.

J'ai mentionné quelque part sur la droite, ( par là ------------------->) un test et un lien vers une application gratuite pour iOS à télécharger. Fais joujou avec les 2 pour savoir où tu en es avec la bibine, tu risques d'être surpri(s).

1ère étape: il est nécessaire que cette impulsion, ce déclic, ce sursaut vital vienne DE TOI ET DE TOI SEUL

 

Un peu comme si, lorsque tu as faim, tu décides de manger, ou de boire de l'eau ou un soda quand ton corps est déshydraté.

 

Si c'est Madame ou Monsieur ou ton entourage qui te pousse à le faire, ce sera très probablement voué à l'échec car la motivation, le geste qui doit TE sauver n'est pas de type "PUSH" mais "PULL". Ou l'inverse, maintenant que je me relis et selon le point de vue.

En bref: ça doit venir de l'inérieur, te sortir des tripes.

Ça implique de quitter toutes les balivernes que l'alcool t'a fait miroiter jusque ici.

Ça implique un changement de mode de vie: tu ne vas pas devenir un saint ou un sage pour autant, un gourou ou que sais-je, tu vas tout au plus être toi-même, te redécouvrir. Ce qui est déjà pas mal.

 

2ème étape: franchir le pas.
C'est à dire, aller consulter d'abord chez ton généraliste même si:

  • tu habites dans un patelin de 379 habitants
  • tu le fréquentes depuis tes 7 ans
  • tout le monde le connaît
  • tout le monde te connaît.

Tout ça ce sont des excuses à la con (gras - italiques - souligné) qui te feront perdre du temps et de l'espérance de vie. Si tu veux en finir, il y a plus rapide et plus expéditif que l'alcool, autant que tu le saches tout de suite. Et ça emmerdera moins tes proches que de te voir mourir à petit feu et de les détruire par la même occasion. Dans les deux cas, tu seras seul, autant te le dire tout de suite.

Donc, va voir ton doc. Je dégoulinais à grosses gouttes lorsque j'ai consulté pour ça et j'ai commencé par aborder la couleur des volets de sa villa qu'il était en train de rénover. C'est con, mais c'est ainsi et c'est vrai. Ensuite j'ai parlé de ma conso, de ce que je buvais régulièrement, mais sans lui dire pourquoi je buvais car je ne le savais pas encore.

Si le médecin minimise ton cas, ne le prend pas au sérieux, s'il t'invite à l'apéro, va voir ailleurs. SANS HÉSITER une seule seconde. "Merci au revoir Docteur." Et si tu es d'accord avec lui car il dédramatise, je te conseille d'arrêter ici cette lecture, car ça signifie sans doute que tu n'as pas encore été assez loin ou que tu n'es pas prêt.

Mais s'il réalise qu'il y a un problème, et qu'il te propose de faire un bilan sanguin, accepte. Ce sera plus simple pour:

  1. valider tes propos
  2. t'ouvrir les yeux sur ton état de santé
  3. être mis devant les faits.

Tu ne pourras plus rien nier (et là, je ne suis pas passé loin du palindrome). Il verra ainsi la teneur élevée des marqueurs sanguins de l'alcool: GGT, CDT, ALAT et ASAT.

Ensuite, arrivera sans doute la distribution des médocs. Très rapidement je les évoque ici, et de manière plus détaillée ailleurs.

Mon toubib m'a prescrit des anxiolytiques à prendre de manière dégressive. Ça c'est IM-POR-TANT ! Très important même. Ne pas prendre ces médicaments en doses importantes sur une longue période, on en devient aussi dépendant que l'alcool et plus rapidement. S'en débarrasser est plus flippant qu'arrêter l'alcool, je suis passé par là après une consommation sur une période relativement longue: mes tremblements étaient plus violents que lorsque j'étais en manque d'alcool. Ces anxios sont de la famille des benzodiazépines. Tu peux googler avec "dépendance benzodiazépines" ou "sevrage benzodiazépines" si tu veux en savoir davantage.

Lors de mes multiples hospitalisations, j'ai toujours été soigné de la même manière en recevant une dose de Mammouth hypertrophié au début, puis de moins en moins forte. Au bout de 7 à 10 jours environ, je n'en prenais plus..

J'ai aussi commis l'erreur comme un grand con (je mesure 1.80m) de m'auto-médicamenter avec des benzos, car je réussissais à m'en procurer dans plusieurs pharmacies avec la même ordonnance - parfois, elle n'était pas signée). Résultat: je me suis tapé en plus de l'alcool une saloperie d'accoutumance à ces médocs qui n'était pas piquée des verres.

Demande également du Naltrexin (ou Revia) qui diminue l'appétence à l'alcool (6 mois dans mon cas) ou du Campral (ou Aotal) à prendre sur 1 an environ. Je l'ai commencé le campral mais je l'ai arrêté à cause des effets secondaires sur la digestion, effets variables d'une personne à l'autre.

Pendant que tu y es, demande également des vitamines B6 et B12, car l'alcool a des impacts importants sur le système neurologique et détruit ces vitamines.

D'autres médocs et vitamines seront éventuellement nécessaires selon ton état de santé. A lui de voir.

Si le toubib te prescrit de l'Espéral (ou Antabuse), fais gaffe ! Ce médicament ne doit surtout pas s'accompagner d'alcool, quelle que soit sa forme (à boire, en parfum à s'asperger, en déo,  même en chocolat ou desserts contenant de l'alcool) !

De toute manière, tu ne pourras le prendre que de manière contrôlée, en sa présence ou en présence d'un pharmacien, enfin en tous cas ici en Suisse. Chez toi, je l'ignore, renseigne-toi. Pour info je n'en ai jamais pris.

Il est possible qu'il te prescrive du baclofène, mais là je ne peux rien en dire, n'en ayant jamais pris non plus. Ce médicament diminuerait l'envie de boire, mais pas les causes de la maladie. En Suisse, il n'est pas prescrit à ce jour (juillet 2014) contre l'alcoolisme ou alors sous le manteau.

Si tu habites en France, tu peux t'épargner la case du médecin généraliste en allant dans un CSAPA: Centres de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie en ambulatoire. Regarde s'il y en a un près de chez toi.

 

3ème étape: le sevrage physique.
Avec les médocs prescrits plus haut (autres que l'Espéral ou le Baclo), tu es armé pour le sevrage physique. Durée: 10 jours environ.

Demande un congé maladie pour mieux le supporter surtout si tu n'es pas habitué aux calmants et aux somnifères. Ce sera mieux pour toi. En même temps, ça te fera une coupure dans ton rythme de vie, ce qui aide au changement.

Ce qui risque de t' attendre au cours de ces 10 jours:

  • Une certaine fatigue et un manque d'énergie
  • Une diminution des symptômes de manque tels que angoisses, sueurs abondantes surtout la nuit
  • De meilleures nuits de sommeil, surtout après 1 ou 2 jours d'arrêt

Ce qu'il faut aussi faire:

  • Boire beaucoup d'eau et de toutes les boissons possibles (sans alcool oeuf corse).
  • Compenser le manque de sucre contenu dans l'alcool
  • Recommencer à manger de manière équilibrée (fruits, légumes, féculents, protéines, etc.)
  • Vivre cloîtré au début pour éviter les tentations des invit' et des prétextes à boire, (surtout en cette année du Mundial pour célébrer la victoire de ton équipe favorite ou noyer sa défaite).

A la fin de ces 10 jours, tu seras débarrassé du besoin physique d'alcool mais pas du besoin psychologique de consommer, de l'envie de boire pour soulager des angoisses, des moments de blues, de déprime, d'euphorie, ou pour accompagner un bon plat, etc.

C'est là que commence le gros du travail, le plus long et le plus intéressant pour toi, c'est la phase du sevrage psychologique,

 

4ème étape: le sevrage psychologique.
Ça c'est l'objet d'un prochain article (à venir si je veux et je peux parce que c'est tellement personnel, je sais pas encore pas quel bout  m'y prendre ni de quelle manière le torcher).

Demande à ton doc ou au CSAPA d'être dirigé vers un addictologue ou un psy. Le psy-addictologue est un must. C'est par l'un de ces grands sages que je suis suivi. De moins en moins je dois dire. Lors du dernier rendez-vous, je lui ai proposé de résumer mes vacances, car je ne savais pas quoi lui dire à propos d'alcool.

Tu peux également fréquenter un mouvement d'anciens buveurs, un MAB (Mouvement d'Anciens Buveurs) et discuter, échanger sur ce forum.

Mais attention ! C'est un forum ! Tu ne sais pas qui se trouve de l'autre côté de l'écran. Reste prudent et modérés (mouârf ...) dans tes propos, sinon tu vas déplaire (ou pas) et ne pas rentrer dans le moule, le "politiquement correct" (BEUHÂH !) Il y a de belles personnes devant leur écran aussi et les lire peut-être très très très enrichissant même et surtout si ça peut faire mal dans un premier temps.

Il est utile mais reste une aide très limitée car rien ne vaut les échanges en live, en face à face, pour de vrai, quoi.

J'en suis parti, revenu, parti et revenu et ... on verra la suite, car je trouvais que certaines discussions et interventions devenaient au choix absurdes, comiques, fatiguantes ou énervantes. Je suis devenu disons... brut de décoffrage depuis mars 2013. Et je déplaisais à beaucoup de membres je crois. Pas grave, car comme je le disais, je n'étais pas sur un site de rencontres :-)

Mais parfois, des paires de baffes valent mieux que des paroles d'encouragement. Enfin, c'est mon point de vue et je le partage.

Et je ne suis pas le seul, tiens: http://bit.ly/1mMG4s1

Source d'inspiration d'une bonne partie du texte: http://bit.ly/1kjitPC